En France, le syndrome d’apnées–hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) connaît une forte progression depuis quelques années. Comme le prouvent certains chiffres, entre 4 et 7% des français en souffriraient. Ce trouble de ventilation nocturne constitue un facteur de risque important lorsqu’il est corrélé à la prise de poids. Chez une personne obèse, le taux de prévalence atteint les 18%. Si vous en souffrez et vous montrez préoccupé (e), cet article vous sera d’une précieuse aide pour comprendre ce syndrome à travers ses manifestations et les moyens de le combattre.
Les apnées–hypopnées obstructives du sommeil : que faut-il savoir ?
L’apnée du sommeil est une maladie associée à la prise de poids. En effet, l’état d’obésité ou de surpoids constitue un facteur favorable à la manifestation du syndrome. Si vous souffrez de l’apnée du sommeil, vous courrez de nombreux risques de santé aux conséquences graves. Il ressort notamment d’une étude menée sur l’apnée du sommeil ces deux dernières décennies que les personnes qui en souffrent, de façon de modérée ou sévère, couraient un risque important de décès lié à l’AVC.
En outre, sans une réelle prise en charge médicale, le SAHOS peut considérablement nuire à votre qualité de vie et vous faire courir le risque d’une dépression. Le quotidien des patients souffrant d’apnée du sommeil est en l’occurrence marqué par la fatigue permanente et la somnolence diurne à laquelle peut s’ajouter un niveau d’attention particulièrement réduit. Ses caractéristiques justifient l’intérêt de vous faire dépister auprès d’un Centre de l’obésité si vous remarquez de tels symptômes.
Rapprochez-vous alors de médecins spécialisés (Orl et pneumologues). Toutefois, si l’obésité ou le surpoids favorisent ce trouble de la ventilation nocturne, ce n’est pas toujours le cas chez tous les patients. Le syndrome d’apnées–hypopnées obstructives du sommeil peut être aussi dû, dans certains cas, à une maladie cardiaque survenue de par le passé, à surconsommation de l’alcool et du tabac. Par ailleurs, l’âge avancé (plus de 65 ans) favorise la survenance de ce type de trouble.
Comment détecter le SAHOS ?
Sans forcément passer par une consultation, vous pouvez détecter vous-même si vous souffrez ou non de l’apnée du sommeil. En réalité, les manifestations de ce syndrome sont parlantes. Notez que le syndrome se caractérise par la survenue d’épisodes fréquents d’interruptions de la respiration au cours du sommeil.
Ces phénomènes respiratoires peuvent survenue jusqu’à 10 fois par heure et ainsi, se répéter près d’une centaine de fois par nuit. Vous remarquerez ou non que vous manquiez d’oxygène, ce qui vous réveillera plusieurs fois la nuit. Ce sont des « micro-éveils » dont souvent vous n’aurez même pas conscience. À cela s’ajouteront par ailleurs des séries de ronflements nocturnes.
Une urgence qui nécessite un traitement
Au regard des conséquences fâcheuses que porte le syndrome de l’apnée du sommeil, il est plus qu’indispensable de songer à des traitements pour y venir à bout. Mais avant, vous devez savoir que le choix du traitement de l’apnée du sommeil n’est défini que par une équipe médicale. Cette dernière s’appuiera sur les symptômes que vous ressentez ou présentez. Ainsi, pour déterminer l’importance du syndrome chez le patient, les médecins spécialistes ont recours au nombre d’apnées/hypopnées par heure de sommeil (IAH). Ainsi :
· entre 5 et 15, ils notent une apnée du sommeil légère ;
· entre 16 et 30, l’apnée du sommeil est déclarée modérée ;
· et si supérieur à 30, elle est notée comme sévère.
Les traitements hygiéno-diététiques
Peu importe la sévérité du syndrome de l’apnée du sommeil, les mesures hygiéno-diététiques occupent une place de choix dans les traitements préconisés par les médecins. En effet, face au surpoids, la perte de poids permet une amélioration de la situation du patient et dans certains cas, la guérison totale de l’apnée du sommeil. Le but visé est l’amaigrissement du patient. Cela peut également passer par la pratique régulière du sport et par la suppression définitive du tabac.
Le traitement par orthèse mandibulaire
Ce traitement avancé implique de placer des propulseurs mandibulaires. Ces appareils permettent ainsi d’empêcher que la langue du patient ne se replie pour bloquer la voie aérienne. Leur mise en place favorise l’augmentation de l’espace compris entre la base de la langue et le pharynx. Cette intervention nécessite la confection d’orthèse sur mesure. Il est recommandé aux patients souffrant d’un syndrome modéré. Ce traitement réduit de moitié les troubles liés à l’apnée du sommeil.
Le traitement par PPC
Ce traitement consiste en l’utilisation d’un PPC (pression positive continue) dont la fonction est d’envoyer l’air dans les voies respiratoires avec une légère surpression. Cela prévient en effet le blocage de l’inspiration et donc la survenue de l’apnée. Votre médecin traitant vous aidera à identifier le modèle qui vous convient le mieux. Précisons que ce traitement est reversé surtout aux patients atteints d’un syndrome sévère.
Le traitement chirurgical
En dernière option, votre médecin traitant peut opter pour un traitement chirurgical. Ce traitement de la dernière chance reste davantage réservé aux cas particuliers, en l’occurrence ceux liés à des anomalies anatomiques. Le but ici est d’ôter tout obstacle ORL responsable du blocage du passage de l’air. Ainsi, l’intervention de l’équipe médicale peut porter aussi bien sur le voile du palais et les amygdales que sur le maxillaire inférieur ou encore le nez.